Elle est à toi cette chanson
Toi l’Auvergnat qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid.
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M’avaient fermé la porte au nez.
Ce n'était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d’un feu de joie…
Toi, l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.
Elle est à toi cette chanson
Toi l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim.
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à me voir jeuner.
Ce n'était rien qu’un peu de pain
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d’un grand festin…
Toi, l’hôtesse quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.
Elle est à toi cette chanson
Toi l'étranger qui, sans façon,
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris.
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmené.
Ce n'était rien qu’un peu de miel
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d’un grand soleil…
Toi, l'Étranger quand tu mourras
Quand le croc-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.